Professeur création et nouveaux médias, Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue [UQAT].
Intérêts : Théories narratives en arts visuels et médiatiques. Production d’oeuvres et réflexion théorique portée sur les réinterprétations des modalités du récit. Exploration des technologies de visualisation du son et d’impression 3D.
Beauregard développe une expertise en impression 3D notamment dans le cadre du projet FRQSC, concours. Il se spécialise dans l’impression 3D de biomatériaux innovants comme nouvelle forme d’art écologique : la co-création d’une oeuvre et de nouvelles formes de matérialité à base de résidus industriels forestiers.
Marie-Christiane Mathieu
Professeure titulaire, École d’art, Faculté d’aménagement, d’architecture et de design, Université Laval [UL]. Directrice de la collection Phosphore, PUL. Co-chercheure, Réseau Hexagram.
Intérêts: Concepts de volume sans contour, d’enveloppe et d’architecture liquide de Luce Irigaray, le pragmatisme de John Dewey et l’oeuvre de Deleuze et Guattari, en portant une attention particulière à la philosophie du vivant telle qu’abordée par Baptiste Morizot.
Ses recherches portent sur les environnements hostiles et les formes de vies que ceux-ci engendrent. Elle réfléchit sur ce que pourrait être une esthétique du transit et développe des méthodes et des processus de travail en art afin de construire des objets critiques agissant comme des formes de prévoyance qui influencent et touchent directement d’autres disciplines.
Julien Lebargy
Auxilière de recherche, Candidat au doctorat sur mesure, Université Laval [UL].
Intérêts : Confinement et isolement, la solitude parmi les autres et privée des autres. Approche performative de scénarios fictionnels dans des cadres réels. Analyse autoethnographique du rôle et du fonctionnement de l’autorité en situation contraignante.
Lebargy a publié, grâce à une bourse Ovation, l’ouvrage Le C.O.S.S., sur les 604 800 secondes d’enfermement dans la vie d’un être humain. Julien Lebargy possède une licence en Linguistique, Littérature et Civilisations Étrangères et une maîtrise en Sciences du Langage à l’Université Paris (2001). En 2016, il complète une maitrise à l’École d’art. Maquettiste pour plusieurs artistes du 1%, Lebargy contribuera de façon signifiante à la réalisation de différents éléments composant le corpus exploratoire du projet. Actuellement inscrit au doctorat sur mesure, sa participation au projet est en phase avec son propre projet de recherche doctoral, sa participation au projet contribuera simultanément à l’avancement de sa propre recherche.
XRÉSIDENCE de recherche-création Hexagram/UQAT
Suivant l’invitation de Martin Beauregard professeur en art à l’UQAT, co-chercheur Hexagram et chercheur du LABORATOIRE INTERSECTORIEL D'IMPRESSION 3D — ARTS, SCIENCES NATURELLES ET GÉNIE, Marie-Christiane Mathieu, artiste et professeure à l’École d’art (ULaval), et Julien Lebargy, artiste et doctorant (ULaval), ont produit dans le cadre du projet une série de prototypes avec les imprimantes 3-D (PLA et argile). Le but était d’expérimenter des matériaux d’impression écoresponsables afin de vérifier certaines hypothèses dans l’impression de composantes menant au développement des capsules.
La résidence s'est effectuée du 30 mai au 18 juin 2021. Deux étudiants au doctorat de Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, Yuchen Guo et Marc Lemoine, ont aidé à la mise en place de la résidence par la familiarisation aux machines.
Pour procéder à l'impression des différents modèles, deux machines étaient à disponibilité dans le laboratoire.
La première machine est la Delta Wasp 2040 Clay. Cette machine est munie d'une buse de 2mm et de 1mm. Elle utilise comme produit l'argile plainsman H435. L'argile doit être prétrie préalablement et de l'eau doit y être ajoutée jusqu'à obtenir la consistance recommandée pour l'utilisation à la machine. Une fois l'argile bien compactée dans le tube de remplissage, le tuyau d'air comprimé est branché et la pression d'air bien ajustée, la machine est prête à être utilisée. Le modèle est ensuite exporté par le logiciel Simplify3D afin de l'ajuster en fonction des recettes d'impression pré-établies selon la dimension de la buse choisie.
La deuxième machine est la Creality PLA d'une buse de 0,8mm. Cette machine utilise des filaments de PLA comme matériau et est d'une importante précision. Les modèles importés doivent être vérifiés via des programmes, comme Meshmixer, afin d'assurer la meilleure présision possible.
La sélection de la machine pour l'impression des capsules s'est principalement fait selon les différentes directions formelles que celles-ci impliquaient.
Certains essais ont abouti en des résultats inattendus et d'autres se sont avérés d'une grande précision.
L'impression à l'argile s'est avérée plutôt concluente pour l'un des modèles et celle au PLA pour un autre.
Le modèle à gauche est la capsule issue de Unitéde base: Volume 3D. Ila été imprimé avec la Delta Wasp 2040 Clay et également avec la Creality PLA. Les résulats qui en découlent sont pourtant assez différents en raison de la précision que le modèle requiert de la part de la machine afin de pouvoir être bien exécuté.
Même si le modèle en argile ne s'est pas avéré autant précis qu'avec le PLA, le résultat laisse à interprétation.
Le modèle issu de la capsule intégrant des agents Dépendants s'est avéré être un résultat concluant pour l'impression d'argile. On y voit bien les strates d'argile, comme c'est le cas chez le modèle issu de Unitéde base: Volume 3D où on y voit les filaments de PLA.
Le vaisseau à modules (Ship+n)
Julien Lebargy
Composé de 4 sections circulaires, ce prototype de vaisseau laisse entrevoir la possibilité d’une configuration versatile à l’aide de modules interchangeables. Ship+n est inspiré de l’I.S.S, de la station de recherche Halley VI, et des modules longiformes du projet Mars 500. Reconfiguration en action et in situ.
Les sections du vaisseau sont réalisées en argile afin d’exploiter l’esthétique texturée des colombins d’impression.
Les pièces sont percées et des rainures permettront de réassembler des différentes parties du vaisseau à l’aide de structures latérales.
Les pièces imprimées à l'argile n’exploitent pas le potentiel de l’imprimante. Un céramiste pourrait réaliser plus efficacement ces éléments.
Les trous ont perdu de leur rondeur à cause du manque de résistance de l’argile pour faire des « ponts » sans support.
En séchant, les pièces ont eu tendance à se déformer un peu.
Les pièces s’emboitent relativement bien et le prototype est intéressant. Il sera possible, après la cuisson, de rajouter des sections supplémentaires de différents matériaux.
La capsule psychologique : l’homme et le polyèdre
Ce projet vise l’impression d’un personnage fusionné à une forme géométrique (le polyèdre de Dürer, symbole de la mélancolie et géométrie récurrente dans mon travail). La technique utilisée est l’impression filamentaire en PLA blanc. Le polyèdre est décuplé, tourné sur lui-même et se déploie autour du buste du personnage. Dans un processus de recherche linéaire et cohésif, 4 versions ont été réalisées.
Melencolia I (ou l’homme minéral)
Ici, la fonction Dynamesh de Zbrush et son exportation subtoolmaster ont été utilisés. Ainsi, tous les éléments furent exportés en une seule forme pleine. Les proportions ont été retravaillées pour concevoir un corps polyédrique, un peu plus petit, permettant alors d’imprimer la pièce en un seul morceau avec une quantité raisonnable de supports.
Melencolia II
En vue de tenter d’imprimer ce personnage en argile, la composition du personnage et des polyèdres ont été retravaillés. En utilisant un étai au pied gauche du personnage, son appui au sol de la sculpture devenait plus important.
L’impression PLA fut une réussite, mais l’impression en argile peu (pas) concluante. Le manque de tolérance de l’argile à travailler en porte-à-faux (overhang) ne permettait pas d’imprimer cette pièce en un morceau.
L’impression en plusieurs sections pose un autre problème : le séchage inégal des pièces rend le réassemblage difficile, voire impossible, sans une intervention de sculpture délicate. De plus, les lignes de textures viendraient à disparaître à l’endroit de l’assemblage.
Melencolia III
Ce modèle est issue d'une continuité de recherche sur le PLA où il a été remarqué que la texture filamentaire avait tendance à amoindrir le contraste des différentes parties du personnage rendant tous les objets de la même nature. En effet, l’aspect (sur le dessin) lisse des polyèdres et la texture des vêtements du personnage ne sont plus en contraste et l’effet est même inversé : tout tend à être une seule et même chose. À partir de cette observation, un troisième personnage a été conçu où les formes polyèdriques, relativement plus petites, semblent littéralement faire partie du corps du personnage, à l’instar d’excroissances. La stratification de l’impression renforce l’objet (personnage et formes géométriques) comme étant de même nature. Ce dernier personnage sûrement le plus intéressant. La posture passive combinée à cette prolifération contagieuse de formes participe à l’effet « de contamination ». La Mélancolie semble se répandre sur son corps comme une infection incontrôlable.
Les trois configurations semblent intéressantes dans le rapport de l’homme à l’objet mélancolique. Habité, porteur, transpercé et contaminé.
Space Melencolia
À partir de la dernière version du personnage, un étui cylindrique en deux parties qui s’emboitent a été conçu. Capsule de quarantaine, capsule de désinfection, de transformation, d’isolement ? Le personnage est visible par un ensemble d’ouvertures dans les parois du cylindre.
Cette proposition est un retour au travail sur la capsule comme espace de confinement de Julien Lebargy où la mélancolie accompagne le voyageur de l’espace. Isolé, piégé avec ses idées et ses conceptions, ce personnage devient un objet d’observation.